Des lectures geek, jeunesse, manga et voyage
A force de voir passer de nombreux romans jeunesse entre mes mains, je suis complètement influencée par les stéréotypes que nous véhiculent le monde de l'édition. A partir de la couverture, je me fais une idée du contenu du roman et de la tranche d'âge visée. Il faut dire que les codes sont respectés de tous et que je me trompe peu. Mais de temps en temps, un roman arrive bouleversant ces codes et m'entraînent bien loin de ce que je pensais trouver.
C'est le cas des Chroniques de Wildwood, un bon gros bouquin de plus de 500 pages. Malgré le poids, je pensais vraiment lire une histoire pour lecteur en fin de primaire avec des animaux qui parlent, une petite fille qui vit sa première aventure mais rentre bien sagement à l'heure du thé chez papa et maman. Bon j'exagère un peu, mais je n'attendais qu'un bon divertissement, facile à lire, comme une pause intellectuelle entre deux lectures plus sérieuses.
Première erreur de ma part, 500 pages restent 500 pages et ne se lisent pas d'un claquement de doigt. Seconde erreur, si les lecteurs de fin de primaire peuvent si plonger, se serait vraiment dommage de ne pas mettre ce roman dans un plus grand nombre de main.
Cela fait longtemps que je n'avais pas été plongé dans une histoire comme celle là. Evoquant Narnia, mais aussi les contes traditionnels et me faisant chanter à longueur de journée dans la forêt lointaine, on entend le coucou... Prue et Curtis vont entrer dans un territoire magique, oublié de notre monde, où les animaux parlent, les bandits ont un grand coeur, les politiciens sont corrompus, les ours fauchent le blé et le lierre se réveillent.
Un petit extrait pour vous inciter à vous y plonger (ou à l'offrir) :
Prue apprend qu'elle est chargée de la communication d'un groupe à un autre.
Prue hocha la tête, tout en essayant de réprimer la peur qu'elle sentait déjà lui nouer l'estomac. Elle se demanda si ses tennis seraient à la hauteur de la tâche à accomplir et regrettait de ne pas avoir mis ses chaussures de jogging, les roses fluo offertes par ses parents pour son anniversaire. Elle avait lamentablement refusé de les porter, car elle les trouvait moches. Ce genre de considération lui paraissait bien mesquin à présent.
Impossible d'en parler correctement, le contenu de ce roman est trop riche, varié, surprenant, drôle, sensible. Les personnages sont magnifiquement présentés, vaguement stéréotypés pour mieux se distinguer, nombreux et uniques.
La couverture est trompeuse, il y a même un petit 1 (annonçant probablement une suite absolument pas nécessaire), ne vous laissez pas avoir !
Les chroniques de Wildwood, Colin Meloy, Michel Lafon