Dans les coulisses de mon blog, je peux surveiller le nombre de visites mais surtout la provenance des visiteurs. C'est ainsi que j'ai découvert il y a quelques temps que l'auteur des « Petits pains de la pleine lune », Beyong-mo GU, avait connaissance des billets des blogueurs français. Ni une, ni deux, me voilà à réclamer auprès d'un ami coréen une traduction de son billet. Et puis tant qu'à faire, pourquoi ne pas entrer en contact avec l'auteur directement. Bon le fait qu'elle annonce avoir tout oublier de ses études de français aurait pu me freiner. Mais voyant toujours le côté positif de la chose, c'est l'occasion pour mon ami d'améliorer son français.
Petite rencontre entre la France et la Corée avec cette interview de Beyong-mo GU.
Vous êtes une illustre inconnue en France, aucune information n'est disponible vous concernant. Alors, pourriez-vous vous présenter un petit peu s'il vous plaît ?
C’est évident que l’on ne me connait pas étant donné que je viens de me mettre au monde comme une nouvelle écrivain. Depuis toujours je n’ai cessé d’écrire des romans dont aucun n’avait été publié. En fait, il existe un concours qui sélectionne les auteurs débutants et qui ressemble au permis de conduire. Après avoir réussi, on peut présenter nos ouvrages et les faire connaître au public.
En ce qui me concerne, âgée d’une vingtaine d’années, j’ai écrit le roman en continuant à travailler pour un éditeur mais ce n'est qu'à 34 ans que j’ai obtenu « le brevet littéraire » qui m’a donnée le droit de mettre au monde mon oeuvre.
Est-ce que « les petits pains de la pleine lune » est votre premier roman ?
Ce n’est pas le premier depuis que j'écris mais c’est effectivement le premier qui apparait au public.
J'ai beaucoup apprécié les différentes pâtisseries du sorcier. Certaines sont beaucoup plus alléchantes que celles que l'on croise dans Alice au Pays des Merveilles. Pensiez-vous à de vrais gâteaux en créant chacune d'elle ? Si oui lesquels ?
Je n’aime pas beaucoup le pain et les gâteaux. D'ailleurs, mes raisons sont presque les mêmes que celles du jeune garçon du roman. J’ai visité des pâtisseries spécialement pour me renseigner sur les différents pains et gâteaux. Mais, je n'ai pas suivi de cours à l’école de pâtisserie pour des raisons personnelles – m'occuper des enfants et faire des ménages en tant que femme au foyer – alors j’ai imaginé le goût et la nature des pains et gâteaux en les regardant dans une boulangerie et une pâtisserie. Malgré cela, je n’ai pas vraiment voulu en manger.
J'ai été surprise par la présence de deux fins. L'éditeur conseille ce livre à partir de 10 ans, mais j'ai eu l'impression que les jeunes adultes seraient plus sensibles à ces fins. Pensiez-vous à vos lecteurs au moment de l'écrire ?
En Corée ce roman est également conseillé pour les adultes ainsi que les adolescents mais les réaction sont très diverses. Les jeunes d'une dizaine d’années ont apprécié les deux conclusions et le garçon, jouant le rôle principal alors que les parents et les professeurs ont craint que les jeunes n’apprenaient la vengeance et la violence. Or, je les ai écrites en croyant que la pensée des jeunes n’est pas moins absurde que celle des adultes. En réalité, le contenu du roman n’est pas facile à accepter même en Corée. Mon ouvrage a été écrit en considérant que les ados n'ont pas un esprit inférieur. C'est pourquoi beaucoup de monde l’a pleinement apprécié en disant que c’était exceptionnel.
L'anglais étant une langue très utilisée, c'est la première fois que je dois utiliser un interprète pour communiquer. D'un coup, la Corée me semble terriblement lointaine. Mais alors comment votre roman est-il arrivé dans les librairies françaises?
Je pense que l’éditeur français Picquier s’efforce de présenter les divers écrivains asiatiques. Pour ainsi dire, il me semble qu’il recommande constamment la littérature asiatique bien inconnue en France afin de montrer la diversité culturelle auprès des Français. Ainsi, il y a vingtaine d’écrivains coréens qui sont diffusés à l’aide de Picquier. Ils sont très célèbres en Corée, leurs livres très artistiques se vendent bien. En revanche, le cas où un livre d’un nouveau romancier n'ayant pas encore fait ses preuves est publié en France est vraiment rare. A mon avis, comme mon roman s'est bien vendu et a prouvé ainsi la popularité, Picquiers’est risqué à le publier. De plus, il a eu l’air de juger que les français sont familiers à mon univers qui est semblable à la sorcellerie occidentale.
Êtes-vous déjà venu en France ? Est-ce au programme prochainement ? Et quels sont vos projets pour la suite ?
Si mon ouvrage devient largement populaire et rentable pour l’éditeur en France, Picquierme demanderait de venir en France. Comme je mentionnais ci-dessus, cette maison d'édition travaille à présenter le monde des écrivains asiatiques. Pour cette raison, je n’aurais pas d’opportunité de visiter la France si on ne montre pas beaucoup d’intérêts à mon roman. Par exemple, le grand auteur Bernard WERBER est réclamé en Corée et en effet, il visite fréquemment la Corée grâce à sa popularité et sa réputation.
Je viens de finir de travailler sur mon nouveau roman « 아가미(La Branchie) » qui vient de paraître en mars dernier. Mon ouvrage raconte le destin triste d’un garçon qui possède l’organe du poisson sur son corps humain.
Je vous remercie d’avoir pris plaisir à lire mon roman.
J’espère que mon prochain roman « La Branchie » sera traduit en français après avoir eu un grand nombre de lecteurs en Corée.
Merci beaucoup à Beyong-mo Gu pour sa patience et à Geyong Kim pour son travail de traduction.
Pour conclure, voici la couverture française et la couverture coréenne des "Petits pains de la pleine lune".