J'ai découvert les Chevaliers d’Émeraude pendant les semaines de ma grossesse où j'étais clouée au lit. Et je n'arrive pas à savoir si ma lecture a été interrompue par la naissance de ma fille ou par l'absence du tome suivant à la bibliothèque. Quoiqu'il en soit, la suite ne m'a pas vraiment manquée car l'auteur a le talent pour se compliquer la vie et prolonger inutilement l'intrigue.
Mais j'y avais trouvé un certain potentiel de départ et je me suis donc montrée curieuse envers la dernière publication du même auteur (Anne Robillard). Grossière erreur, du à ma grande capacité à ne lire qu'en diagonal et à passer juste à côté d'une information capitale.
Son nouveau roman, intitulé Qui est Terra Wilder ? est une nouveauté française, mais un vieux truc québécois (publié en 2006 chez eux). C'est le premier tome d'une nouvelle série (pffffff). Mais il peut tellement se lire tout seul que l'éditeur tente de vous appâter avec les premières pages du second tome. Mais surtout, surtout, aucune chance de voir Anne Robillard progresser en tant qu'auteur puisque c'est le tout premier roman qu'elle a écrit. Et ça se ressent terriblement. C'est brouillon et confus. On y retrouve tous les fantasmes stéréotypés des adolescentes aussi bien dans la création de l'univers (les chevaliers de la table ronde obéissant à l'art de la galanterie) que dans la description des personnages (des hommes d'une quarantaine d'année qui découvrent l'amour via le coup de foudre, pleurent enfermés dans les toilettes mais aussi des amis à la vie à la mort). J'ai été surprise de lire sur le site internet de l'auteur que l'histoire lui est apparu en rêve et qu'au départ son éditeur ne voulait pas le publier (puis mon côté mesquin a trouvé tout ça très cohérent avec mon ressenti face au récit).
D'un autre côté, c'est le roman le plus riche (malgré des mots manquant par-ci par-là) qui m'ait été donné de lire depuis très longtemps. On y croise la NASA, l'armée des États-Unis (j'ai oublié de préciser que l'histoire se déroule au Canada), des soldats romains ayant crucifiés Jésus, des chevaliers de la table ronde, des joueurs de Donjons et Dragons, des lycéens réputés pour être de vrais terreurs (mais un seul semble être un vrai « méchant » ou alors moi aussi j'étais une terreur), un ange, des amérindiens avec leur chaman, une prof d'anglais, des réincarnations, un guérisseur envoyé par Dieu, un prof de philo qui proclame une philosophie de vie (et non de la philosophie comme Socrate), des télépathes, un sorcier qui joue aux échecs avec un magicien (sauf que les pions sont des humains). Plus j'avais dans ma lecture, plus j'étais effarée par le grand n'importe quoi qui se déroulait sous mes yeux.
Tout le monde ne partageant pas mon avis, vous trouverez des avis positifs sur la toile, mais j'ai eu tellement de mal à finir ce roman (je n'ai cessé d'alterner entre le laisser tomber (dans la poubelle) et poursuivre pour savoir jusqu'où l'auteur irait), que je n'ai pas le courage de remettre la main dessus pour vous.
Pour compenser, je me suis lancée dans Wild, en anglais (les droits ont été acheté pour la France, mais...), primé par Oprah Winfrey. Un roman pour adulte le long du Pacifique, au cœur des montagnes américaines.