Titre : Phaenomen
Auteur : Erik L'Homme
Editeur : Gallimard Jeunesse / Folio Junior
Violaine, Claire, Nicolas et Arthur vivent dans la Clinique de la dernière chance car aux yeux de tous ils sont fous. Pourtant une personne, un médecin, les écoute. Alors quand il se fait enlever presque sous leurs yeux, ils décident de tout faire pour le sauver. Dans la course-poursuite qui s'engage, ils vont découvrir que derrière ce que tout le monde dit être de la folie, ils possèdent en fait chacun un don.
J'ai lu il y a un an "Des pas dans la neige, aventure au Pakistan" et j'avais été conquise autant par l'incroyable voyage réalisé par Erik L'Homme que par son écriture. Dans "A comme Association", j'ai craqué pour son héros maladroit. Il était donc grand temps que je me plonge dans son roman le plus célèbre.
Et je n'ai pas été déçue. Les quatre héros forment un petit groupe disparate mais uni. Chacun a son caractère et même sa propre voix, puisque le récit est vu du point de vue de l'un ou de l'autre (tout en conservant un narrateur externe). Les méchants sont très méchants mais aussi très classe, puisqu'ils respectent la force de l'adverse et la trouvent admirable. Un bon moyen de pimenter la vie selon eux.
La course-poursuite nous balade de la Suisse à Paris jusqu'à... (là, il faudra se creuser la cervelle pour trouver la dernière destination). Il s'agit donc d'un roman bourré d'action, mais aussi d'un roman initiatique puisqu'au fil du voyage les quatre jeunes vont accepter leur différence, se sevrer des médicaments qu'ils prenaient et donc grandir.
Le premier tome peut se suffire à lui-même, mais puisqu'il y a une suite nous permettant d'en savoir plus, autant en profiter.
Petit extrait sur une vision très culinaire de voir la Terre :
On a longtemps dit que le monde était plat comme une crêpe. Quand ils ont eu le droit d'en rigoler, certains ont affirmé qu'il était rond comme un ballon. Puis d'autres ont certifié que la ballon était aplati aux pôles. D'autres encore ce sont esclaffés et ont clamé que la Terre n'était ni plate ni ronde mais bleue, bleue comme une orange. Ce sont eux qui sont le plus prêt de la vérité. La Terre n'est pas ronde, elle n'est pas plate : elle est ronde et plate, constituée de couches plates qui font le gros dos. Surtout, elle est bleue, bleue et orange. Bleue là où c'est profond, orange où ça affleure. Et puis violet, ocre, jaune, rouge partout, ça dépend des couches, de la cuisson des crêpes du monde ! Pour comprendre la Terre, il faut en voir les tranches. Voilà : la Terre est un gâteau, une charlotte pleine de fruits...
