Si j'aime bien les récits de voyage, j'aime encore plus ceux qui retracent un défi, une folie, un rêve. Entre le texte d'un baroudeur qui arpente le monde depuis 10 ans et celui d'un petit jeune qui en prend la mesure pour la première fois, je préfère le second.
Du coup pour découvrir Sylvain Tesson, sorte de méga star médiatique du voyage (on le retrouve dans tellement de journaux, même dans le magazine des profs de FLE !), j'ai choisi sa première publication, contentant sur Alexandre Poussin dont j'avais apprécié la sensibilité dans Afrika Trek pour me garantir un bon moment.
On a roulé sur la terre nous entraîne sur les pistes du monde, derrière deux jeunes cyclistes, un peu fou, un peu poète, totalement saltimbanque. 31 pays, 25 000 kilomètres et beaucoup de rencontres, beaucoup de déserts, quelques bateaux et même des avions.
Un récit à deux voix et donc deux sensibilités. Une vision très terre à terre mais aussi très géographique du monde. A vélo les distances prennent une autre dimension, de même que le vent, la pluie, les chiens en liberté...
Comme toujours mon namoureux a subi découvert le récit au rythme de ma lecture. Mes phrases commençant souvent par "tu sais les deux zigotos à vélo, ils sont .... maintenant, et..."
Car leur vision du monde amène à s'interroger sur notre propre vision du monde, celle que l'on a de nos voyages, mais aussi de nos lectures, de nos visionnages. Ils donnent envie de reprendre en main nos rêves. A tel point, qu'hésitant entre une parole et une vraie promesse, j'aimerai emmener ma fille au sommet du Kilimandjaro pour ses 10 ans (oui j'ai le temps, mais je n'ai pas envie de le faire seule et comme ça j'ai le temps de me mettre au sport et d'économiser). Et puis, ma vieille idée d'acheter un vélo est réapparu. J'ai même été me renseigner sur la possibilité de garer un vélo dans notre immeuble. Tout est là, il n'y a plus qu'à franchir le pas.
Certains rêves sont à garder dans le secret de la nuit, mais les rêves de voyage et d'évasion sont fait pour être vécus. Chaque récit de voyage me le rappelle, signalant également que le temps passe et que leur propre voyage ne sera plus jamais possible, la terre tourne, les pays changent, mais certains mythes sont encore et toujours là à nous attendre.