Voici deux mini romans publiés chez Sarbacane avec en point commun le mensonge, celui que l'ado dit à l'adulte. Deux romans qui contrairement à beaucoup de cette collection peuvent se lire dès l'entrée au collège.
Titre : Vendeur de rêves
Auteur : Christine Beigel
Editeur : Sarbacane
Pour collégien en mal d'amour, en mal de père
Quand la prof d'histoire demande à tous les élèves la profession de leurs parents, Marcus hésite puis annonce que son père est pilote de ligne. Tout plutôt que d'avouer les longues journées entre la télé et le frigo. Ce qu'il n'avait pas prévu c'était l'attrait d'un tel métier sur les autres élèves et sur la prof qui souhaite que son père intervienne en cours.
Ce roman très court nous fait suivre les réflexions de Marcus sur son père et tous les sentiments qui le traversent.
Si l'histoire m'avait semblé intéressante au départ, car pouvant correspondre au quotidien de beaucoup de jeunes, j'ai finalement été déçue. Son père était reporter de guerre et c'est lui qui a choisi de cesser de travailler car il ne supportait plus toutes les horreurs qu'il voyait. Dans ces conditions, il est beaucoup plus facile d'apprendre à estimer son père.
Je n'ai pas trouvé non plus très utile d'ajouter une pointe d'histoire d'amour pour accompagner le récit.
Un récit qui se lit vite mais qui laisse sur sa faim.
Titre : Les maux du coeur
Auteur : Axl Cendres
Editeur : Sarbacane
Roman d'amour pour mec
Le héros et narrateur vit seul avec sa mère qui n'a qu'une inquiétude : qu'il tourne mal. Alors régulièrement il lui ment, pour la protéger. Mais lorsque Ludmilla débarque au collège, ce que sa mère pense devient le dernier de ses soucis.
Ce n'est pas la première fois que je le remarque, mais je trouve cette collection très masculine. C'est pas un mal, ça change, surtout pour évoquer le quotidien et les grands soucis des ados, comme le premier amour sur fond de poésie baudelerienne. Car c'est bien de ça dont il s'agit ici, sans jamais tomber dans le ridicule et le romantisme rose bonbon des filles.
Ce roman m'a fait pensé à une chanson de la Rue Ketanou, La Chance, sur le premier amour justement, celui que l'on pense durer toujours.
C'était la femme de ta vie
Depuis environ six mois
Mais à quinze ans et demi
On change d'avis quelques fois
Sauf que là où la Rue Ketanou essaye de secouer le jeune en mal d'amour, l'auteur prend très au sérieux cette histoire, lui donnant l'importance qu'elle a quand on a quinze ans.
Une écriture juste qui me donne envie de découvrir un peu plus cette auteure.
En savoir plus :
- pour découvrir les autres romans de la collection, le site de l'éditeur.
- deux autres titres déjà chroniqués ici, le rêve du cachalot et Magie noire (un billet pour les deux)