Titre : Le petit âne blanc
Auteur : Joseph Kessel
Editeur : Folio Junior
Pour les très bons lecteurs, ceux qui veulent être dépayser et ceux qui aiment écouter de belles histoires
Bachir, enfant deux fois bossu, a une voix d'or. Il vit dans la rue avec Aïcha et Omar. Mais un jour il décide de séduire les autres habitants du vieux Tanger en leur racontant certaines de ces aventures.
En fil conducteur, un merveilleux petit âne blanc.
Comment augmenter rapidement sa PAL : faire un vide-grenier et y acheter des livres sur la seule réputation de l'auteur. C'est ainsi que ce roman est entré chez moi il y a quelques années maintenant. Ce n'est pas vraiment le genre d'histoire que j'ai l'habitude de lire et j'ai été surprise par le style, loin de ce qu'on trouve en jeunesse en tant normal.
Kessel retransmet à merveille l'oralité et même l'interaction entre les spectateurs et le jeune conteur. Et tandis que l'on s'attend à écouter plusieurs histoires différentes, on découvre dès la seconde histoire que le petit âne blanc est bien plus important qu'il ne le semble.
Au fil des pages on profite d'une atmosphère unique. On sent transparaître les élans patriotiques de certains marocains, la domination européenne, la folie humaine, la candeur des enfants. Ce livre n'est pas engagé et je pense que Kessel a simplement cherché en multipliant l'auditoire du jeune Bachir, a dressé un tableau sans parti pris mais fidèle des opinions de ce peuple de la rue. D'ailleurs de nombreux éléments, anecdotiques, seront probablement incompréhensibles pour les jeunes lecteurs.
Une belle lecture qui nous emmène en vacances dans un monde qui semble totalement révolu.