Titre : La vie blues
Auteur : Han Nolan
Editeur : Scripto
Leshaya est blanche mais se sent noire. Elle a eu une enfance ballottée entre une mère droguée et des parents d'accueil. Elle s'est toujours accrochée à une seule chose : son rêve de devenir chanteuse. Car Leshaya sait chanter, depuis toujours elle a la voix d'une femme noire.
Leshaya m'a clairement tapée sur le système, mais qu'est-ce que j'ai aimé ce livre. Il donne envie d'écouter Aretha Franklin et de chanter du gospel. Petite, Leshaya est mignonne, mais adolescente, elle cumule tellement d'erreurs qu'on a envie de lui mettre un bon coup de pied au c** pour la faire bouger.
C'est donc le portrait d'une adolescente, mais c'est aussi une sorte de descente aux enfers, car Leshaya est une rêveuse qui veut être aimée. Du coup elle se déconnecte du monde et ne fait rien pour se protéger, pour s'estimer. Elle est prête à tout pour chanter et se sentir aimer. Elle en est déroutante.
Et puis la fin du roman est ouverte. C'est la fin de son adolescence et elle a encore la possibilité d'avoir la vie d'adulte qu'elle souhaite. J'aime quand le reste est à construire soi-même.
Ce roman écrit à la première personne du singulier est surprenant. Leshaya veut parler comme une black et cultive une sorte de mauvais parler dont elle est fière. C'est surprenant, les premières pages sont durs, mais sa voix nous captive et on ne peut que la suivre jusqu'au bout.
J'aime de plus en plus ce que propose la collection Scripto.