La neige avait bel et bien quitté la région parisienne quand je me suis plongée dans Entre toi et moi. Dommage. Quoique ce roman compte tellement de mètres de neige, que c'est surtout un feu de cheminée (et donc une cheminée pour l'abriter) qu'il m'aura fallu.
L'éditeur parle de roman graphique, mais on est loin de Blankets par exemple (de Craig Thompson, un magnifique roman graphique où le graphisme est à chaque page un élément incontournable de l'histoire). Un roman avec une jolie touche de graphisme.
Un conte de Noël, une histoire d'amitié, une histoire d'amour, un récit d'adolescence, à ce moment précis où l'on prend conscience que l'on ne sera pas adolescent toute sa vie. Un roman sensible. C'est le meilleur adjectif que je trouve « sensible ». Avec deux personnages, Evan et Lucy, tendres, bousculés, vivants, humains, adolescents mais plus pour longtemps.
J'ai eu du mal à entrer dans ce roman, car le premier chapitre n'est fait que de flou, que le lecteur devra éclaircir seul par la suite. Cela m'a gêné dans ma lecture.
Car Evan et Lucy sont amis d'enfance. Ils ont le même âge et iront à l'université l'année prochaine. Mais depuis 5 ans, depuis le divorce des parents de Lucy, les deux amis ne se voient qu'une fois par an, pour les vacances de Noël.
Une lecture qui est en fait une porte ouverte dans les pensées et les projets de chacun. Ou plus précisément un roman qui montre cette porte qu'il faut franchir pour choisir son université, son avenir, sa vie. Omniprésente dans l'esprit de Lucy, absente de celui d'Evan, la frontière est là, entre le passé, l'enfance, les parents et le futur, l'université, le monde adulte.
Une belle réussite, une fois que les flous du début se sont levés et qu'il ne reste plus que le plaisir de la lecture.
Entre toi et moi, Stephen Emond, Albin Michel