Si je me contente de suivre une poignée de blog lectures, j'ai également dans mes favoris quelques blogs de voyage (souvent anglophone, les francophones se prennent trop au sérieux), un blog spécial vernis à ongles, des histoires de créations, de photos... Je ne lis pas tous les articles bien entendus, mais ceux que je ne loupe jamais ont toujours pour sujet les coulisses du blog. Qui se cache derrière, est-ce que les blogueuses beauté reçoivent aussi des produits gratuits ? Que de questions passionnantes !
Du coup pour ce premier billet et alors que je me prépare à aller au salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil, je vous en dévoile un peu plus, sur un sujet dont personne ne parle ou alors lors de rencontres en petit comité : les services de presse (SP) et les liens avec les maisons d'édition.
Ce blog a plus de 5 ans (en réalité je n'en sais rien, c'est une vague estimation) et je reçois des services de presse depuis bien trois ans. J'ai une seule politique face à ces livres : les chroniquer exactement au même titre que mes autres lectures. Et je chronique 90% de mes lectures (sont mis de côté les suites de romans ou de manga et certains albums) !
Recevoir un service de presse n'est pas un cadeau anodin. En choisissant d'en parler sur mon blog je me fais la vitrine d'une maison d'édition et plus spécifiquement d'un produit (culturel, mais produit tout de même). Lorsque mon blog est dans un bon mois, cela assure une publicité de plus de 150 personnes par jour (si les chiffres vous intéressent je vous proposerais un autre billet, dites le moi), mais une publicité tout de même, ce truc que l'on paye à des tarifs exhorbitants dans les différents médias (radio, journaux, affiches, etc). Lorsque j'ajoute des liens, je crée du référencement vers le site de l'éditeur ou ceux des auteurs/illustrateurs. Là encore le référencement est aujourd'hui de plus en plus géré par une personne qui ne fait que ça.
Mais je ne suis pas payée, je n'ai qu'un livre en échange. Je ne m'en plains pas. Mais j'ai conscience du système et donc je refuse les envois de service presse contraignants (nombre de caractères et/ou liens imposés, s'inscrire à un réseau commercial, etc).
Concrètement comment ça fonctionne ?
Il y a plusieurs façons de faire. Certains éditeurs me font parvenir leur programme et je choisis. Dans ce cas là le livre finit obligatoirement sur ce blog (dans un délais très variable mais toujours après la mise en vente du livre). C'est ce que je préfère sur le principe car je gère plus ou moins mes prochains lectures. Même si j'avoue qu'en ce moment, j'ai deux tomes énormes d'une série qui prend beaucoup de place sur ma pile de SP urgent et que je me demande bien quand je vais m'y mettre.
Je reçois aussi des mails de petites maisons d'édition ou d'écrivains voir même d'agence de pub. Là je suis plus méfiante. Tout d'abord ces mails sont souvent envoyés à la chaîne et j'ai principalement des propositions de romans pour adulte (si au moins c'était des récits de voyage...). En cas de réponse positive de ma part, je précise systématiquement que la chronique sera honnête (et donc potentiellement négative) et que je me réserve deux/trois mois pour publier le billet (suivant mon humeur du jour). Mais le plus souvent ma réponse est négative.
Enfin, certains livres arrivent directement dans ma boîte au lettre sans aucune demande de ma part ou contact préalable. Certains ne seront jamais ouverts (souvent ils attendent que je sois inspirée ou je les offre à une amie qui accepte d'écrire quelques lignes pour mon blog). D'autres sont lus et parmis eux se trouvent quelques pépites que je n'aurai jamais lu de moi-même. Quoiqu'ils en soient, je ne me sens aucune obligation face à ces SP.
Il m'est aussi arrivé de réclamer des livres pour X ou Y raison en proposant quelques choses autour pour augmenter la visibilité (un concours, une interview). Mais c'est rare car en étant celle qui demande je me sens l'obligée de la maison d'édition et je n'aime pas trop. Certaines ne me recontactent jamais, d'autres poursuivent les échanges avec moi.
Et c'est finalement pour cette raison que je joue le jeu des SP. Je choisis des titres que je n'aurai jamais acheté/ouvert. Je découvre des auteurs, de petites maisons d'édition, je tombe amoureuse d'un nouvel univers (Le petit bois du dimanche soir ou même Liber et Maud). Actuellement le livre préféré de ma fille (d'un an) est un SP que je n'aurai jamais acheté (Ton histoire, de Jeanne Ashbé, avec de belles couleurs, mais un thème qui ne m'aurait pas parlé).
La plupart des maisons d'édition n'ont aucune considération pour ce que je fais (par loisir/plaisir je le rappelle). Et je dois dire que j'oublie vite de les tenir au courant de la publication des billets (que certaines maisons d'éditions réclament). D'autres échangent, sont partantes pour m'aider à réaliser des interviews, invitent les blogueurs à certains de leur évènement, répondent aux mails tout simplement, ajoutant des maillons aux échanges réguliers que j'ai grâce à ce blog. J'en profite pour remercier ces petites mains utilisant régulièrement leur clavier pour m'offrir du rêve.
En ce moment je lis On a roulé sur la terre d'Alexandre Poussin et Sylvain Tesson, que j'ai acheté avec mes petits sous. Mais aussi la version abrégée par Marie-Aude Murail des aventures de Pip, pardon Des grandes espérances. Mon billet va prendre un peu de temps. J'ai réclamé ce SP, mais j'aime tellement les mots de Dickens que je lis un chapitre par jour à voix haute, pour les savourer et essayer de toucher ma fille (même si c'est surtout mon namoureux qui en profite avec plaisir). J'ai beau recevoir (de façon irrégulière) des SP, je reste une grosse consommatrice de livres de bibliothèques et une acheteuse occasionnelle de livres neufs.
Je serais ravie de pouvoir lire vos propres expériences/ressentis sur le sujet (et accessoirement si ça vous intéresse et si d'autres sujets sur les coulisses de ce blog vous plairaient).