Titre : Chenxi ou l'étrangère
Auteur : Sally Rippin
Editeur : Mijade
Shangai, 1989.
Anna, jeune australienne un peu paumée, décide de passer quelques temps en Chine où son père travaille. L'occasion pour elle de prendre des cours de peinture, tandis que sa famille espère qu'elle aura brusquement envie d'une carrière "sérieuse".
Si Anna a du mal à s'habituer au pays, elle a un vrai coup de foudre pour Chenxi, son traducteur et camarade de cours, qui reste fuyant et lointain avec elle.
J'ai un sentiment très ambivalent envers ce roman. De notre point de vue, aujourd'hui en 2012, Anna est une véritable petite idiote, bourgeoise trop gâtée par ses parents qui ne prend pas le temps de réfléchir deux minutes.
Par contre du point de vue d'un ado en 1989, ou même d'un ado qui ne s'intéresse qu'à peine aux infos et à ses cours d'histoire, Anna est totalement crédible et permet une excellente introduction à ce monde si étrangè qu'est la Chine.
D'ailleurs pour accrocher encore plus le lecteur, la postface aurait du être en partie introduite au début du roman. En effet l'auteur a énormément puisé dans ses souvenirs, car elle a résidé deux ans en Chine, à l'époque où se déroule son roman.
En filigrane se pose donc la question des artistes et de la liberté. En gros plan Anna est amoureuse et s'interroge sur le meilleur moyen de comprendre un garçon d'une culture différente. Le décor : une ville qui n'existe plus, ensevellie sous l'évolution technologique, commerciale et industrielle de la Chine.
Un livre qui donne envie de manger des nouilles, de patouiller dans la peinture, de relire "Le palanquin des larmes" (heu oui, mais non en fait, atroce ce roman).
Un excellent moyen de se rappeler que la Chine est encore loin d'être un pays de liberté.
En savoir plus :
- le blog de l'auteur
- l'article des libraires sorcières qui m'a donné envie de le lire