Titre : Babyfaces
Auteur : Marie Desplechin
Editeur : L'école des loisirs
A lire dès le CM2, quand on aime le catch, les bébés chiens ou simplement qu'on se trouve un peu trop gros et en manque d'amis.
Lorsque les frères Fiores annoncent qu'ils vont ouvrir une école de catch, une frénésie envahit tous les enfants du quartier. Mais quand on ne connaît pas les règles, ce sport peut se révéler dangereux et l'un des enfants finit à l'hôpital.
Tout le monde accuse Nejma, celle qui est nulle, grosse et violente, celle que personne n'aime. Elle tente bien de se défendre avant de laisser tomber. Mais Nejma n'est pas si seule et Raja, alias Freddy, ainsi qu'Isidore sont prêts à faire beaucoup d'effort pour l'aider.
Voici un roman qui alterne humour et tristesse. La vie de Nejma est dure, ce qui fait d'elle une personne dure refusant tout aide. Raja, le narrateur, et ses parents apportent la couleur et l'humour de ce récit. J'ai aussi beaucoup aimé l'écriture qui semble simple et qui dit pourtant beaucoup. ça se lit vite, on s'attache et on s'inquiète. Par contre mon personnage préféré est la mère de Raja, tellement pleine d'amour et de petites attentions pour son fils et son ami.
Mais j'ai eu du mal à accrocher car la vie en immeuble, dans une banlieue où il n'y a rien d'autres qu'une école et un supermarché, je ne connais pas. Passer ces soirées dans la rue, quand on a une dizaine d'année parce qu'il y a personne à la maison, ça ne me parle pas.
Un roman très français, ancré dans un quartier que l'auteur connaît pour y avoir travailler. Un roman très contemporain avec l'engouement récent pour le catch et des prénoms très inspirés des séries américaines. Un univers loin de tout ce que je connais. Je crois même que je suis moins dépaysée en lisant des romans se déroulant en Asie du Sud-Est où j'ai séjourné pendant un mois... Du coup j'ai passé plus de temps à m'intéresser aux détails sur la vie dans cette banlieue qu'à Nejma et son histoire.
Au passage, le catch est à la fois indispensable et accessoire dans ce roman. Dommage qu'il donne le ton de la couverture. Je craignais de ne pas aimer à cause du sujet, mais c'est avant tout une histoire d'amitié. D'ailleurs, même si c'est pour un lectorat plus jeune, ce roman m'a beaucoup fait pensé à Nulle et Grande Gueule de Joyce Carol Oates. C'est également le récit d'un jeune accusé injustement. Sauf que cette fois-ci c'est un élève bien vu dans son école qui reçoit l'aide de la fille la moins aimé.
A lire : l'avis plus enthousiaste de Lael.