Au bout du voyage, un titre qui invite non pas à découvrir une ville ou un pays mais à voyager, à être dans l'entre deux, sur la route.
D'ailleurs sur la couverture il y a une carte routière et une camionnette.
Tout n'est finalement que métaphore, celle d'un voyage entre l'enfance et le monde des adultes, entre la magie de chaque instant et les mensonges, les peurs, les secrets.
Mila accompagne son père aux Etats-Unis. Ils devaient rendre visite à un ami d'enfance de ce dernier, mais l'ami en question a disparu, laissant derrière lui femme, enfant et chien. Alors Mila et son père prennent la route pour tenter de le retrouver.
Un beau livre, loin, très loin de la légèreté de la couverte. Meg Rosoff offre à Mila une voix douce, rêveuse et lucide. Très ou trop lucide, pour son bien, celui des autres, mais aussi à son plus grand regret quand le monde des adultes s'offrent à elle dans toute sa complexité, sa dureté, son égoïsme.
Il y a pourtant une légèreté dans l'écriture, dans le texte faisant fi des convenances, des tirets et des guillemets.
J'ai aimé, me plonger dans le texte, m'isoler pour en savourer chaque mot, chaque pensée, chaque avancée. Je l'ai gardé pour moi, n'échangeant avec personne contrairement à mes habitudes. Je ne voulais pas entendre quelqu'un s'amuser à pronostiquer la fin, à casser le rythme, à me faire ouvrir les yeux sur des imperfections que je ne voulais pas voir.
Meg Rosoff est un auteur que j'affectionne mais dont je me méfie. On ne sait jamais où elle va nous emmener. C'est probablement pour ça que j'ai découvrir chacun de ses titres. Je n'en ressors jamais indifférente.
Au bout du voyage – Meg Rosoff – Wiz Albin Michel