Ce blog a décidé de s'associer à un projet ambitieux : chroniquer l'ensemble des livres de la rentrée littéraire ! Vous retrouverez donc aussi cette chronique sur le site Chroniques de la rentrée littéraire qui regroupe l'ensemble des billets réalisées dans le cadre de l'opération. Pour en savoir plus.
Titre : Eon le douzième dragon
Auteur : Alison Goodman
Editeur : Gallimard Jeunesse
Eon a douze et est candidat au poste d’Œil de Dragon. Il est entraîné par un ancien Œil du Dragon et apprend à maîtriser son hua, son énergie intérieur.
Mais derrière Eon se cache en réalité Eona, une jeune fille de 16 ans, boiteuse et sans aucun souvenir de sa famille. Ce secret doit être préservé à tout prix, sous peine d’être condamné à mort.
Lorsque le rêve devient réalité, lorsqu’Eona devient Sire Eon et devient l’une des plus importantes personnes de la cour, le péril devient permanent. Et elle découvre alors que maîtriser un dragon n’est pas juste une question de magie, mais également un élément indispensable dans la politique du royaume.
J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce titre, mais quelle frustration lorsque j’ai tourné la dernière page : il y a une suite ! Un deuxième tome, suite et fin, est prévu pour 2010. En attendant, je ne peux que ronger mon frein et espérer que la publication anglaise soit pour début 2010 et non fin 2010 (le site internet de l’auteur n’apporte aucune précision).
Voici une héroïne tout à fait attachante, courageuse, qui aime la vie et qui pourtant n’est pas parfaite. Elle est boiteuse et en tant que telle est perçue comme portant malheur à ceux qui l’approchent. Mais derrière ce corps maladroit se cache un grand pouvoir, une force qui la dépasse et que personne ne peut expliquer.
Et bien sûr quand elle est choisit par le dragon ascendant (mieux que les jeux dans les cirques romains, une tension incroyablement bien retranscrite), tout ne devient pas rose et merveilleux. Elle passe alors du statut d’esclave à celui de seigneur. Elle doit maitriser les règles de l’étiquette, saluer un tel, donner des ordres par-ci, apprendre à contrôler son dragon, se faire des amis et comprendre la trame du complot politique se nouant dans les coulisses du palais.
Quel programme ! Et on l’a suit, on frémit, on s’inquiète, on lui crie dessus (par moment j’ai eu envie de lui mettre des claques tellement elle était à côté de la plaque), mais au final, elle n’a déçu aucune de mes attentes et s’en sort comme une pro.
Tous ces dragons, un par signe du zodiac, m’ont donné envie d’aller au nouvel an chinois à Paris pour voir défiler un long dragon rouge (et pourquoi pas relire la série manga Fruit Basket qui n’est pas sur les dragons pour sur les douze animaux du zodiac). D’ailleurs les dragons asiatiques nous changent de ce qu’on a l’habitude de voir. Ici ils sont plus proches de Falcor, le dragon blanc de L’histoire sans fin que de Norbert, l’ami d’Hagrid dans Harry Potter à l’école des sorciers.
Mais poursuivons. On retrouve le côté politique du Clan des Otori, mais en beaucoup plus captivant (et pourtant j’avais beaucoup aimé le Clan des Otori). Il y a moins de fils emmêlés dans cet intrigue et du coup on peut se concentrer sur les personnages, les liens entre eux, sans en perdre la tête et avoir besoin de prendre des notes.
On devine le Feng-shui qui a inspiré l’auteur et on a envie de se mettre au tai-chi-chuan pour maîtriser notre propre énergie vitale (enfin ça c’est peut-être que moi).
Et entre les combats au sabre et la loyauté indéfectible de certains gardes pour l’empereur, on a l’impression de se plonger dans une version fantasy des Trois Mousquetaires (la référence au chevalier Eon m’aidant à faire cette comparaison, mais encore une fois, y a peut-être que moi qui voit ça comme ça).
A noter enfin les très bonnes connaissances de l’auteur sur l’empire chinois qui inspire le royaume du roman. Il manque par contre un peu plus d’éléments pour situer ce royaume justement, en comprendre la géographie et le fonctionnement. Les informations arrivent petit à petit au fil de l’histoire. Il ne faut donc pas s’inquiéter, le flottement du début est normal. Tout vient à point à qui sait attendre, comme on dit.
Le site de l’auteur permet de découvrir les couvertures des différentes éditions. Je craque totalement pour la version australienne (qui illustre cette chronique). Et c’est aussi le meilleur moyen de surveiller la publication de la suite.
NB du 23 septembre : j'ai croisé plusieurs personnes avec ce livre en main dans Paris. Et pourtant personne ne laisse de commentaires... Alors lu, pas lu ? Tenté ou pas du tout ?