Titre : Au pays des Massaï, voyage d'exploration à travers les montagnes niegeuses et volcaniques et les tribus étranges de l'Afrique équatoriale
Auteur : Joseph Thomson
Editeur : L'Harmattan
Jospeh Thomson a 26 ans en 1883 quand il est missionné pour une expédition géographique entre la côté swahili (Monbassa) et le lac Victoria. De la mise en place de sa caravane, jusqu'à son retour, il reprend tout ici : les longues marches, la vie quotidienne, les rencontres avec les naturels, la maladie, les chasses...
Ce livre a surtout un titre prometteur, "le pays des Massaï". Sauf que les massaï sont surtout la vision africaine du grand méchant loup. On en parle souvent, mais on les voit rarement. Joseph Thomson va finalement en croiser, mais peu, et il ne va quasiment pas les cotoyer, ni chercher à les connaître.
En dehors de ce détail, c'est un livre captivant, car il évoque une Afrique sans blanc. Une terre "vierge" où tout est à découvrir. De nombreuses descriptions, ainsi que l'évocation des animaux donnent l'impression qu'il est un surhomme, explorant une terre où aucun homme n'est jamais allé.
Bien entendu, c'est surtout un endroit où quasiment aucun blanc n'est jamais allé, mais il voyage en compagnie de marchands swahili qui eux connaissent bien la région pour y voyager souvent. Peu importe, la magie opère et je suis restée sidérée par tout ce qu'il a fait. ça remet tellement en perspective tout ce qu'on sait de l'Afrique aujourd'hui, mais aussi les récits des premiers "colons". Car finalement quand Karen Blixen s'est installée au Kenya, tout ce travail de découverte avait déjà été accompli.
Quelques photos prises par Thomson lui même illustre l'ensemble. Sur les représentations de paysages, je trouve qu'on ne distingue rien. Par contre les photos d'africains sont très précises et nettes et permettent de découvrir la mode de l'époque. D'ailleurs, les descriptions des tenus des "naturels", comme il dit, m'ont toutes semblé d'une grande précision et très intéressantes.
C'est un livre qui vaut le coup d'être lu quand on s'intéresse à l'Afrique. Mais j'ai quand même fini par sauter quelques passages trop descriptifs du paysage volcanique. L'auteur étant avant tout géographe, il utilisait un peu trop de vocabulaire technique pour moi.