Auteur : Taï-Marc Le Thanh
Illustratrice : Rébecca Dautremer
Editeur : Gautier-Languereau
Cyrano était amoureux.
De sa cousine Roxanne.
Mais il n'osait lui dire (à cause de son gros nez).
Heureusement, Cyrano était poète."
Cet album est une adaptation du célèbre Cyrano de Bergerac et c'est pourquoi je cite la 4e de couverture en guise de résumé.
J'ai choisi ce livre pour sa couverture et ses couleurs et au final c'est le texte qui m'a enthousiasmé. Un texte virevoltant, vivant, riche, un texte qui a d'une certaine façon l'ensemble des qualités du Cyrano d'Edmond Rostant. A l'inverse ici le personnage se fait plus discret, moins tape à l'oeil, plus romantique et amoureux on va dire.
Mais la simple tirade du nez, si célèbre et que j'ai tant apprise (pour toujours mieux l'oublier, j'avoue), est ici résumé à merveille. Je vous laisse en juger :
Souvent un facheux s'écriant en riant :
"Non mais ce nez ! Quel nez alors ! ha ! ha ! ha!"
Cyrano lui répondait que son nez n'était pas vraiment un nez mais plutôt un perchoir pour les moineaux, ou une canne pour pêcher la carpe, ou un plongeoir pour les criquets, ou un gourdin pour chasser le mammouth, ou un téléscope pour observer la lune.
Cyrano était aussi un poète.
Mais souvent le fâcheux ne comprenait rien à la poésie. Cyrano lui tapait alors sur la tête pour bien lui faire comprendre ses paroles.
Et pour compléter le texte, de petits définitions reprennent certains mots un peu "anciens", mais en les traitant par l'absurde.
Les illustrations sont magnifiques et nous restituent un univers asiatique, coréen affirme mon namoureux. Ici Cyrano est une sorte de samouraï, tandis que Roxane est vêtue d'une robe rouge très occidentale. Et malgré tout, le mélange ne choque pas. Chaque page porte habillement le texte vers son issue.
J'ai été très surprise de me retrouver très émue à la fin, ce qui n'a jamais été le cas pour le texte. Car finalement, même si cet album comprend un peu d'humour tout comme le roman, c'est avant tout l'émotion qui domine.
Et chose rare de ma part, je conclus sur un dernier extrait :
D'ailleurs la guerre fait tellement de bruit
que ceux qui la font deviennent complètement sourds.
Ils n'entendent même plus les enfants qui pleurent.