Comment parler d'un livre que je n'ai pas fini à cause de l'auteur ? Un auteur suffisamment talentueux pour me faire fermer le livre et me laisser avec un vrai problème en main.
Quand on regarde un film qui fait peur (et je ne parle même pas de films d'horreur bien trop effrayant pour moi), on peut toujours fermer les yeux, s'accrocher à son siège ou à son voisin et se fier à son ouïe pour ouvrir les yeux au bon moment. Enfin techniquement, car je finis toujours par les ouvrir au pire moment.
Bref, si vous avez saisi cette idée, imaginez la même sensation face à un livre. Je peux fermer mes yeux mais comment tourner la page, ou décaler mon regard (sous mes paupières fermées) pour reprendre ma lecture quelques lignes plus bas, quand le fantôme sera sorti des toilettes par exemple. Et même si j'y arrive, dans un film je loupe le moment qui fait sursauter mais je vois quand même que le fantôme n'a rien d'effrayant ou n'en était pas un. Dans un livre, puisque j'ai sauté quelques lignes, je n'en sais rien.
Je suis donc à la page 191 sur 477 de 172 heures sur la lune. Je connais tous les personnages principaux et même la fin (je pensais me rassurer en la lisant, à la place, j'ai juste incité mon namoureux a abandonné sa lecture plus d'une centaine de page avant la fin, car il ne voulait pas voir ça). Plutôt simple, le gouvernement américain veut retourner sur la lune alors qu'il sait qu'il y a quelque chose ou quelqu'un sur la lune qu'il vaut mieux éviter. Et accessoirement il n'a pas vraiment l'argent pour une telle mission. Il règle le problème en organisant un concours international pour permettre à trois adolescents de gagner par tirage au sort le droit d'aller sur la lune. Les jeunes générations vont se passionner pour le sujet, donc les médias, donc les parents, donc les fonds seront facile à obtenir. Et si l'opération tourne mal, ce ne sont que des jeunes et pas les plus grands cerveaux américains sur la question.
Et c'est ainsi que quelques années plus tard, Midori (japonaise), Antoine (français) et Mia (norvégienne) vont aller passer 172 heures sur la lune.
En tout cas je vais attendre pour lire d'autres romans d'auteurs scandinaves. Faut dire que j'avais trouvé le premier tome de Millenium trop violent pour moi.
Alors de temps en temps je reprends le livre, lis quelques pages et me remets à frissonner. Mais comme dans l'ensemble c'est parce que l'auteur est bon que j'ai du mal à avancer, je voulais vous en parler (et voir si je suis la seule à voir les choses ainsi).
Amateurs de frisson, il est pour vous !
172 heures sur la lune – Johan Harstad – Wiz Albin Michel.