Voici une lecture que je n'ai pas choisi et que je n'aurai probablement jamais chois. Mais voilà, l'une de mes élèves qui vit en Angleterre aime lire et a quelques livres dans sa bibliothèque. Elle a 13 ans, alors pour une première lecture 100 % en français, j'ai exclu son seul autre choix, Jules Verne. Ne restait plus que L'Enfant Océan.
Me voilà avec ce livre bien français, trop français. Plonger dans la fuite des enfants Doutreleau m'a fait prendre conscience que je lis pour me dépayser. Lire sur ce que je connais et sur un contexte déprimant, ce n'est pas mon truc. Pas du tout.
Les enfants Doutreleau prennent la fuite au beau milieu de la nuit. Ils sont sept et ils prennent la direction de la mer, sur les indications du plus jeune et du plus petit. Si petit qu'on dirait encore un bébé. Pourtant il a 10 ans et s'il ne parle pas, il regarde, il écoute et il fait avancer sa fratrie.
Le récit est organisé autour des témoignages des inconnus qu'ils vont croiser sur leur route. Les enfants rapportent aussi des bribes de leur aventure. Des voix distinctes, précises, fortes, que Mourlevat retranscrit à l'écrit de façon assez bluffante. Tellement bluffante que je me demande ce que mon élève va bien pouvoir comprendre à tout ça.
Je n'ai pas franchement apprécié. Je n'ai pas non plus détesté. C'est le genre de roman que je dévorais quand je suis entrée au collège. Des récits de vie, de quotidien, de notre monde. Et ça tombe bien, ce récit est à destination des jeunes, pas des profs. Je me sens toujours un peu comme une intruse à emprunter des romans jeunesses à la bibliothèque, comme si je privais un jeune d'un droit rien qu'à lui.
L'enfant océan – Jean-Claude Mourlevat – Pocket Junior – en savoir plus